Les okonomiyakis: délices des rues de Kyoto

Notre sympathique hôte, Shō:

un fermier qui fait des okonomiyakis comme passe-temps le soir,

avec les produits de sa ferme

Des vidéos de l'art de l'okonomiyaki sont dans la galerie ''Kyoto''

Que de bonheur à manger, ce soir-là! Premièrement, après une journée de beaucoup trop de marche dans différentes foules, nous nous sommes retrouvés, grâce aux recherches toujours efficaces de Mathieu, dans ce petit et douillet restaurant. Six tabourets, un grand grill, la télévision avec des dessins animés japonais, et surtout, surtout, un super cuisinier, heureux d'accueillir lentement 6 personnes à la fois. D'ailleurs, notre premier contact avec lui fut bien particulier, je l'ai tout de suite aimé. Son petit restaurant était comblé, impossible même d'entrer pour s'informer tant l'espace est restreint. Il est sorti, nous a demandé si nous étions pressés, car chez-lui, c'est long. On lui a dit qu'on voulait tout à fait attendre, qu'on était heureux de le faire. Il a souri, a fait un salut, et est retourné dans sa cuisine de 4x5.

Les étapes pour faire un okonomiyaki digne de ce nom m'ont aidé à comprendre pourquoi ce fermier (qui se transforme en cuisinier le soir, pour le plaisir de partager) n'accepte que 6 personnes à la fois. Tout un art! Je ne peux vous dire le nombre de couches qu'il a appliquées pour créer nos okonomiyakis, pourtant j'ai été très attentive!

Commençons par la base. L’okonomiyaki est un plat japonais emblématique, souvent décrit comme une crêpe salée ou une omelette garnie, originaire d’Osaka et très populaire aussi à Hiroshima. Le mot vient de okonomi (« ce que vous aimez / ce que vous voulez ») et yaki (« grillé / cuit »). Lui, nous servait l'okonomiyaki de Kyoto, avec encore plus d'oignons verts que dans les autres types.

La pâte contient de la farine de blé, du dashi (bouillon japonais), des œufs, et du chou finement haché.  Une fois la ''crêpe'' coulée au grill, notre hôte prépare ses couches de délicieux ingrédients: chou, beaucoup de chou, du dashi, encore, des nouilles soba, des épices et sauces, puis la protéine. Moi j'ai demandé la pieuvre. Chaque couche se fait préparer d'abord sur le grill, après quoi elle peut être ensuite ajoutée de façon hiérarchique aux étages de la fameuse crêpe. En guise de finale, avant la phase de maquillage, la crêpe est retournée pour mettre à la vue son côté doré, et un oeuf miroir est préparé au grill en quelques secondes, oeuf auquel on y ajoute la protéine, et pouf, le chef soulève la crêpe (le dessous est à présent le côté tendre des couches) et dépose le tout sur l'oeuf. Une action suit rapidement, celle de remettre sur ses pattes la crêpe en la retournant, et c'est là (Shō était heureux que je regarde ce spectacle) que l'on peut admirer l'oeuf entrer tout doucement dans les couches divines. À cela on ajoute un tour de mayonnaise digne d'un peintre, et la robe finale verte de l'oignon vert, signature kyotoïte.

Et ce n'est surtout pas terminé! Ensuite, c'est le service. L'okonomiyaki est ensuite apporté au grill devant nous, et est coupé délicatement, sous nos yeux. C'est à notre tour ensuite de se servir et manger à même le grill chaud. Fantastique expérience! Malgré que le roulement des chaises soit lent, nous avons eu la chance de découvrir ce plat gastronomique japonais avec un Australien et des Espagnols. Comme de quoi c'est dans les petites choses, les petites places, que toute l'authenticité peut s'exprimer! Merci, Shō!!

Adresse à retenir, pour les gens pas pressés

Okonomiyaki Shō

https://maps.app.goo.gl/U1v4RFXwm7cmiWCTA